Notre Dame du Bourg
Notre dame du Bourg fut construite au XI° siècle sur un oratoire du IX°siècle et remaniée au XV° et XVI° siècle.
On Peut accéder à l'édifice par deux portes: le portail triomphal ouvert à l'ouest et une petite porte sans caractère placée au nord.
Cette église est un temple à deux nefs. Son plan, malgré les nombreux remaniements qu’elle a subi, semble avoir été posé dès le début. En effet, autrefois, il existait une troisième porte ouvrant au sud, permettant d’accéder au cimetière attenant. La présence du cimetière ne permettait donc pas une construction de type basilical. En effet, les églises à deux nefs n’étaient pas rares au Moyen Age.
À l’intérieur, l’abside est voûtée d’un cul de four et séparée de la nef par une travée droite couverte d’un berceau brisé en décrochement. La sculpture romane du Languedoc trouve ici sa plus simple expression dans les chapiteaux aux épaisses feuilles d’acanthe surmontées de volutes aux angles.
Un grand arc doubleau tenant lieu d’arc triomphal ouvre sur une nef de quatre travées dont la première, à l’est, a conservé un voûtement roman d’arêtes. Les deux suivantes présentent des voûtes à liernes et tiercerons. La dernière possède une voûte d’ogive quadripartite, voûtement que l’on retrouve pour chaque travée du bas-côté, exception faite de la dernière qui est voutée en étoile. Le manque de liant évident dans cette succession de voûtes témoigne d’une construction étagée dans le temps, de l’époque romane à la Renaissance.
Nous allons commencer notre visite par les vitraux qui, vous le verrez, sont de facture très éclectique.
Pour apprécier la beauté d’un vitrail, il faut se tenir à l’intérieur de l’église. De même, pour comprendre l’Église catholique, il faut vivre en elle. (Bernard Philippe)
Sur la façade ouest, au-dessus du portail,
une rosace contenant une croix grecque rouge.
La croix grecque est composée de 4 branches de même longueur et est un symbole de Résurrection. Le rouge est lui aussi un symbole de vie et donc de résurrection. Ainsi dès l’entrée du sanctuaire, nous savons que nous entrons dans un lieu honorant le Christ ressuscité.
Dans le bas-côté:
Au-dessus de la petite porte, un vitrail représentant Sainte Elisabeth de Hongrie et plus particulièrement le miracle des roses. On dit qu'elle portait secrètement du pain aux pauvres, à pied et seule, ce que réprouvait son beau-frère. Un jour qu'il la rencontre sur son chemin, celui-ci, lui demande ce qu'elle cache ainsi sous son manteau. Elle lui répond d'abord que ce sont des roses, puis, se rétractant, elle lui avoue que c'est du pain or, lorsqu’il lui ordonne d'ouvrir son manteau, il n'y trouve que des roses.
On peut apercevoir les pains cachés au creux du manteau et les roses tombant de son bras droit. Elle est la patronne des boulangers et des œuvres de charités. Elle porte une couronne et l’habit pourpre de la royauté.
Sainte Élisabeth de Hongrie est la fille du roi André II de Hongrie. Fiancée à quatre ans et mariée à quatorze ans à Louis IV de Thuringe, elle a connaissance du mouvement fondé en Italie par François d'Assise auquel elle adhère particulièrement. Sa piété la fait d’ailleurs juger extravagante voire indigne par la cour et notamment sa belle-mère.
Élisabeth de Hongrie vécut de 1211 à 1228 auprès de son époux, de leurs trois enfants et de sa belle-mère. Le couple est très uni mais son époux meurt de la peste en 1227. Refusant d'être remariée, sa belle-famille la chasse avec ses trois enfants. Désormais elle consacre toute sa vie et son argent aux pauvres pour qui elle fait construire un hôpital. Elle meurt en 1231, à l’âge de 24 ans. Ses restes ont été exhumés en 1232. Canonisée dès 1235, sa fête est fixée au 17 novembre.
Un vitrail de Sainte Jeanne d'Arc sous lequel a été placée une plaque commémorative remplaçant l’ancien monument aux morts construit sous le vitrail de la résurrection. Il était surmonté d’une statue de Jeanne d’Arc.
En armure, épée à la main, elle porte un des étendards qu’elle avait fait confectionner portant l’inscription Jésus Maria. Les palmes du martyr courent en frise le long du vitrail.
Ces deux vitraux furent réalisés par la maison Gesta de Toulouse. Louis-Victor Gesta, né le 26 septembre 1828 à Toulouse où il est mort le 6 septembre 1894, est un peintre-verrier français, fondateur de la manufacture de vitraux Gesta. Celle-ci existe toujours, en partie et porte le nom de « château des Verrières ».
Un vitrail de Saint louis de Gonzague en soutane noire et surplis blanc portés autrefois par les prêtres et en particulier par les jésuites.
Le surplis est un vêtement liturgique catholique de toile fine, dont les manches larges et la forme plus raccourcie le distinguent de l'aube. Il apparaît en France comme habit de chœur dès le xie siècle et à partir du xiiie siècle est employé aussi dans l'administration des sacrements.
Il tient dans sa main droite un crucifix qu’il semble contempler et un lys dans sa main gauche
Le lys est un symbole de pureté et le crucifix est une allusion à sa vie ascétique. Mais la passion de Christ était aussi un objet le plus tendre de sa dévotion.
Saint Louis de Gonzague est un étudiant jésuite mort au service des pestiférés à Rome en 1591. Cette année-là, une épidémie de peste se déclarant à Rome, les jésuites du collège romain se mettent au service des malades. Un témoin se souvient avoir vu Louis de Gonzague, surmontant un dégoût personnel, porter un pestiféré sur ses épaules pour le conduire à l’hôpital. Il est lui-même atteint par la peste et en meurt le 21 juin 1591, âgé de seulement vingt-trois ans.
Béatifié le 12 mai 1604 par le pape Clément VIII, il est canonisé le 26 avril 1726 par Benoît XIII. Saint Louis de Gonzague est fêté le 21 juin. Il est le saint patron de la jeunesse catholique. Et en 1991, le pape Jean Paul II le déclare saint patron des personnes atteintes du SIDA.
Le vitrail fut exécuté par la maison Etienne et Mouilleron de Bar le Duc en 1893.
Un vitrail de Saint Jean l'Evangéliste datant de la dernière restauration en 1990. Il représente l’épisode du miracle d’Éphèse.
Saint Jean porte les vêtements sacerdotaux rouge et blanc signifiant qu’il était prêtre. Il est jeune et imberbe selon le modèle occidental. En effet, chez les orientaux, Saint Jean est représenté beaucoup plus âgé.
Il tient à la main un calice d'où émerge la tête d'un serpent, en référence à la légende de la coupe de poison d'Aristodème[]. Pour prouver à ce dernier et aux Éphésiens la supériorité du christianisme sur le culte des idoles[], Jean, sommé de boire une coupe de poison, en avale le contenu d'un trait et n'en est absolument pas incommodé, tandis que les deux goûteurs désignés pour tester ce poison s'écroulent foudroyés en quelques secondes (ils seront ensuite ressuscités par le saint).
Il est venu remplacer le vitrail de la Communion de Marie, trop abimé. C’était exactement le même que celui que l’on peut voir dans l’église Saint Nicolas de Nérac.
A l'autel de la Vierge :
le vitrail de La Vierge mère de Dieu a été posé lors des dernières restaurations pour remplacer une fenêtre sans caractère.
Le titre Mère de Dieu ou Théotokos en grec fut attribué à la Vierge Marie par Alexandre d’Alexandrie en 325, l’année du Premier concile de Nicée, avant celui définitif du concile d'Éphèse en 431. Elle tient l'Enfant Jésus dans ses bras. Ils nous présentent un chapelet. Prière à Marie, le chapelet permet aussi la méditation des moments importants de la vie du Christ.
Dans le cadre de la réforme issue du concile Vatican II, Paul VI[] place cette solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu au 1er janvier, retrouvant l'ancienne coutume de la liturgie de Rome. Elle clôture ainsi l'octave de Noël, tout en coïncidant avec la Journée Mondiale de la Paix, promue par ce même pape.
Ce vitrail fut commandé par le Père Modeste Dalmolin, marianiste et curé de Sainte Colombe à l’époque.
Dans le choeur,
Un vitrail du Bon Pasteur
Le christ porte les habits rouge et blanc du prêtre montrant par là qu’il est le grand prêtre par excellence. Il porte une auréole avec une croix rouge qui montre qu’il s’agit bien du Christ.
Le Bon Pasteur ou Bon Berger est un des vocables, ou « titres », par lesquels Jésus s'identifie. Il fait partie des sept paroles Je suis... que l'on trouve uniquement dans l'évangile de Jean et fait allusion à un aspect de la mission de Jésus : celui qui rassemble, guide, recherche (celui qui est égaré) et donne sa vie pour les autres. On trouve cette image du bon pasteur dans l'Ancien Testament (Psaume 23 : Le Seigneur est mon berger, Livre d'Ézéchiel, 34, 12, Livre d'Isaïe, 40, 11) et dans le Nouveau Testament (La parabole de la brebis égarée Luc 15:3-7, La parole « Je suis le Bon pasteur » Jean 10:11-16). Le dimanche du Bon-Pasteur est le quatrième dimanche de Pâques.
un vitrail de Saint Pierre apôtre,
reconnaissable aux 2 clefs qu’il tient en ses mains et représentant le pouvoir temporel (clé d’argent) et intemporel (clé d’or) que lui a confiés le Christ, à l’évangéliaire (livre bleu) et aux habits sacerdotaux rouge et blanc. Il est fêté le 29 juin.
Dressant son index qui se détache sur le fond du ciel, il semble nous inviter par ce signe à écouter le message de l’au-delà, à en déchiffrer l’opacité. Ce doigt levé c’est aussi le contraire du doigt baissé que les empereurs romains tendaient pour condamner à mort. Saint Pierre nous invite à nous tourner vers Dieu et à la plénitude de la vie.
Un vitrail de Sainte Cécile,
Patronne des musiciens.
Elle est d’ailleurs représentée la harpe à la main. Mariée de force et refusant de renier sa foi, elle monta vers le martyr en chantant.
Il est intéressant de noter qu’elle se trouve à côté de Saint Pierre. En effet, Sainte Cécile est enterrée à côté des papes.
Un vitrail de Sainte Anne
éduquant la Vierge.
Sainte Anne est traditionnellement représentée en train d'apprendre à lire à Marie.
Tous ces vitraux ne sont pas signés.
Un magnifique vitrail de la Résurrection
réalisé par la maison Goussard de Condom, réputée dans la deuxième moitié du 19ème siècle.
Joseph Goussard, né en 1803, devient vicaire de Saint-Barthélemy et aumônier de l'hôpital de Condom. Homme de culture il participa hâtivement au succès du premier atelier gersois situé dans la rue Bonnamy. Son frère y était pharmacien et à ce titre possédait les connaissances pour créer l'alchimie du vitrail. Le travail des Goussard et de leur trentaine d'ouvriers a été reconnu dans les expositions universelles de Paris. Grâce à leur savoir-faire, leurs vitraux ont été installés dans tout le Grand Sud-Ouest, leur formation d'apprentis était aussi très réputée.
L'ancien ecclésiastique avait évidemment une excellente connaissance des thèmes religieux. Ceci lui facilitait le travail de l'iconographie complétée par des décors de paysage et de draperie.
Le vitrail mêle astucieusement 3 épisodes de la vie de Jésus :
La transfiguration:
Évangile de Saint Matthieu « …. Et il se transfigura devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voilà que Moïse et Elie leur apparurent, conversant avec lui…. » Les romains, terrassés par la peur, rappellent les disciples saisis d’une grande frayeur.
La résurrection apparait comme la théophanie majeure. D’ailleurs, Saint Pierre dans sa deuxième lettre rapproche Résurrection et Transfiguration.
La Résurrection:
On peut lire la phrase « Resurrexit sicut dixit, Ressuscité comme il l’a dit ».
Le Christ tient en sa main l’étendard rouge de la victoire.
On aperçoit le tombeau ouvert sur lequel repose le linceul et, sous les pieds de l’ange de droite, les 3 femmes qui viennent au tombeau le matin de Pâques, tenant dans leurs mains les aromates.
Évangile de Marc : « Quand le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour aller oindre le corps. Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles vont à la tombe, le soleil s'étant levé. »
Évangile de Saint Matthieu : « Après le jour du sabbat, comme le premier jour de la semaine commençait à poindre, Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent visiter le sépulcre. ….
l'Ange du Seigneur descendit du ciel ….. Il avait l'aspect de l'éclair, et sa robe était blanche comme neige. À sa vue, les gardes tressaillirent d'effroi et devinrent comme morts. »
On peut voir les marques des clous sur sa main et ses pieds et la marque du coup de lance sur son côté. La présence d’un homme portant une lance, rappelle que la Résurrection est indissociable de la Passion du Christ.
L'Ascension:
On voit le Christ flottant au-dessus d’un nuage illuminé, entre 2 anges, bénissant de la main
Évangile de Saint Marc : « Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel … ».
Évangile de Saint Luc : « Et il advint, comme il les bénissait, qu'il se sépara d'eux et fut emporté au ciel. »
Saint Luc dans les Actes des Apôtres parle même de 2 anges qui interpellent les disciples « Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel »
L’Ascension fait partie de la Résurrection.
Le vitrail de la résurrection est aussi une représentation eucharistique
En effet, le tombeau ressemble à un autel. Le Christ vêtu de blanc élevé au-dessus rappelle l’élévation de l’hostie lors de l’offertoire. De plus, la présence de feuille de vigne formant un liseré autour du vitrail montre bien que l’on parle de l’Eucharistie. L’Eucharistie est le mémorial de sa mort et surtout de sa Résurrection.
Photos: Louis-Michel GREVENT Textes: Ghislaine DUROVRAY
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