Dans la nef
L’ancien bénitier qui se trouvait face à la petite porte contre le pilier et qui a été transformé en baptistère depuis les dernières restaurations. Le couvercle en métal appartenait à l’ancien baptistère
Chapiteau décoré de feuilles et d’une fleur
dont une hostie sort du calice. Il est surmonté d’une tête joufflue. Une autre tête est visible dans le coin gauche. La dimension eucharistie de ce chapiteau est indéniable.
Il semblerait que la deuxième et troisième travée de la nef aient été voûtées à la fin de la première moitié du XVIe siècle.
Plusieurs éléments viennent le confirmer :
*Le type de voûtement à lierne et tierceron.
* La salamandre couronnée de François 1er sur une clef de voûte prouve que cette construction a été exécutée du temps de son règne soit entre 1515 et 1547. Elle fait partie d’un ensemble plus vaste comprenant 5 blasons. Au centre, le blason d’un évêque reconnaissable à la crosse et la mitre et, en opposition à la salamandre de François 1er, le blason des rois de France.
Ces deux blasons sont portés par des anges. Les deux autres blasons sont difficiles à historier mais il semblerait que l’un représente le « Christ, Soleil de Justice »
*Chapiteau étrange composé d’un visage central garni d’une crinière, entouré de deux animaux à tête de lion, à longue queue de triton et les pattes jointes. Suit une tête de chien surmontant un écu en forme de feuille dentelée
Dans la 4ème travée :
Blason des rois de France fleurdelisé et porté par des anges. Sur le côté droit, à l’angle du mur on peut voir un aigle attaquant un loup, toujours ce combat du bien contre le mal
Sur la gauche: 3 personnages
et un taureau
Au dessus un chapiteau montrant un chien affrontant un renard, autre forme du combat spirituel.
cul de lampe représentant Saint Michel, gardien des clochers et du paradis, reconnaissable au blason bleu fleurdelisé sur sa poitrine.
Cul de lampe montrant un personnage aux cheveux longs et barbus, levant la main gauche
En clé de voûte, le blason de la confrérie de Saint Michel reconnaissable par la présence des coquilles Saint Jacques autour du blason qui normalement devrait porter les fleurs de lys.
L'ordre royal de Saint-Michel est créé le 1er août 1469 par Louis XI, pour répliquer à la création de l'ordre de la Toison d'Or par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Il avait son siège au Mont Saint Michel. Il avait pour mission d’accompagner les pèlerins. Visible de loin, il est indéniable qu’elle devait attirer les pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle. Il est encadré par 4 rosaces.
Sur le portail de l’église en extérieur
Lion souriant et deux animaux à tête d’homme tenant un phylactère. Le kéroubim (en français chérubin) est un mélange de lion, taureau, homme et oiseau. Il signifie « celui qui prie » ou « celui qui communique ».
Ils ont une fonction protectrice, de gardien (le jardin d’Éden, l'Arche d’Alliance, dans le tabernacle et le temple) et une fonction de porteurs de Dieu, de son trône (le chérubin que Dieu chevauche et ceux des visions du trône d'Ézéchiel). À ces deux fonctions, vient s'ajouter une fonction plus générale, celle de manifester la présence de Dieu : là où sont les chérubins, là aussi se trouve l'Éternel.
3 personnages : un Kéroubim, un homme soufflant dans un shofar ou corne de bélier et apparemment une femme. Le shofar est l’instrument qui a suivi le peuple juif dans son exil. Il sert à rassembler pour la prière.
On peut retenir essentiellement deux idées:
la sonnerie du shofar cherche à attirer l'attention de Dieu, voire même à le réveiller et à lui rappeler que sa miséricorde doit prendre le pas sur sa rigueur
elle sert à chasser les forces maléfiques qui prennent peur lorsqu'elles perçoivent ces sons
Au-dessus du portail, dans une niche, on peut voir une statue de la vierge Marie. Celle-ci laisse supposer que l’église serait sous le patronage de Marie. Or, il n’en est rien. Officiellement, l’église de Sainte Colombe est bien sous le patronage de Sainte Colombe de Sens.
Photos: Louis-Michel GREVENT Texte: Ghislaine DUROVRAY
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