1ère partie de la visite
Saint Vincent de Lamontjoie est un petit village rural situé entre Lamontjoie et Le Nomdieu.
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De loin, on aperçoit l'église et son clocher .
Celle-ci a été construite à proximité de la villa antique de Veziac. Des sarcophages ont d’ailleurs été découverts à proximité et déposés dans le cimetière.
Mais quel saint y est vénéré ? Saint Vincent de Saragosse, patron des vignerons, martyrisé à Valence en 304 et que l’on fête le 22 janvier ou Saint Vincent, diacre à Agen, martyrisé en 313, fêté lui le 9 juin?
Pour ma part, je pencherais plutôt pour le saint agenais dont voici l’histoire.
Au 3ème siècle, sous le règne de Valérien qui reprit la politique antichrétienne dans l’empire, un diacre nommé Vincent fut envoyé pour évangéliser la région de Bazas où les romains avaient élevé un temple en l’honneur de Mithra. Au jour le plus long de l’année, c’est-à-dire vers la Saint Jean, les populations y étaient convoquées pour une grande fête nocturne. Vincent s’y rendit. A la nuit tombante, un grand cri déchaîna dans la foule une véritable frénésie : « Le Dieu descend au fleuve ! ». Vincent, mêlé au peuple, se mit à prier et à faire un signe de croix. Des jeunes qui l’observaient sont alors pris de fureur : ils l’entraînent à l’écart et l’assomment jusqu’à ce qu’il meure. Le corps de Vincent fut d’abord conservé au Mas d’Agenais où l’on peut voir son sarcophage, avant d’être placé à l’ermitage dans un sarcophage de marbre blanc
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Le rayonnement de Vincent fut grand dans notre région et les pèlerins venaient nombreux prier à la source de Saint Caprais et au tombeau de Saint Vincent.
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D’ailleurs le coteau de l’ermitage s’appelle aussi coteau saint Vincent.
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L’église fut donnée en 1064 à Cluny par Hugo de Brulhois et Pierre de Gavarret. Jugée trop loin du prieuré de Layrac dont elle dépend, elle est cédée aux Templiers en 1199.
En 1802, les paroisses de Caubiet, Saint-Lary et Bonnefond lui sont annexées.
En 1842, la toiture est depuis longtemps effondrée et en 1863, l'église est reconstruite sur les plans de Verdier, architecte de la ville d'Agen.
Le nouvel édifice de plan centré, en croix grecque, est édifié à côté de la façade occidentale et du clocher de l'ancienne église qui sont conservés, le clocher étant exhaussé d'un étage. Le clocher tour et l'élévation à trois arcs en plein cintre datent du 12ème siècle. Sur les parties de cette époque des archères sont encore visibles. La cloche date de 1822
Certains éléments extérieurs sont à regarder attentivement comme ce cul de lampe représentant un lion dans lequel passe la descente de pluie.
ou cette pierre carrée et creuse au-dessus du porche symbolisant une croix de résurrection
ainsi que les chapiteaux du porche:
Le décor de style roman s'inspire, selon Verdier, des chapiteaux de l'église démolie, dont deux sont remployés dans le nouvel édifice. Le porche est reconstruit en 1888 sous la direction de Courau, architecte à Agen, en conservant les bases et chapiteaux de l'ancien portail.
Le style roman s'inspire de l'église originelle. Les peintures intérieures ont été restaurées au début des années 2000. Le cimetière se situe sur l'emplacement de l'ancien édifice.
Elle est un sanctuaire où la parole se fait tableau.
A l’entrée, au-dessus du portail, une rosace comportant une croix tréflée
et le verset 19, 46 en latin de l’Evangile de Luc: Il est écrit: Ma maison sera une maison de prière.
A gauche en entrant, la chapelle de Jean le Baptiste qui devait servir pour les baptêmes.
La nef est composée d’une coupole centrale dans laquelle on peut voir un ciel étoilé composé d’étoiles à 8 branches (symboles de résurrection), de 4 points en carré (symbole de la création) et où se trouve la colombe du Saint Esprit entourée d’un halo de lumière composé de 8 faisceaux. Le chiffre 8 est le chiffre de la résurrection, du 8ème jour, de la recréation
Sur les piliers, on peut voir
Un Ciboire et 2 colombes portant la couronne d’épine en référence au sacrifice du Christ,
Une Ancre avec une branche verte et des colombes. L’ancre une des trois représentations des vertus théologales, avec le cœur et la croix; elle symbolise l'espérance tandis que les autres figurent la charité et
Une croix sur une branche fleurie symbole de sa passion et de sa résurrection
Une Bible posée sur une croix et un branchage fleuri avec des colombes, symbole de la Parole.
Je ne peux malgré tout m’empêcher de penser à la phrase de Jésus aux Saintes femmes sur le chemin du Calvaire, « Si on traite ainsi le bois vert qu’en sera-t-il du bois sec ! »
On trouve sur ces 4 piliers une hostie rayonnante avec les lettres JHS, abréviation de Jésus Sauveur des Hommes. La volonté est bien de mettre l’eucharistie au centre de la démarche.
Fin de la 1ère partie de la visite.
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Photographies: Louis-Michel Grévent
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Textes: Ghislaine Durovray
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