Roquefort est un nom très répandu en France ! Pour certains il signifierait « Château fort ». Pour d’autres, il signifierait « Rocher fortifié ». Dans les deux cas, ce nom trouve son explication dans l’existence d’un bastion gascon du 13ème siècle bâti sur une butte près du bourg.
Nous ne possédons rien de précis sur son histoire mais il semble qu’il fut démantelé pendant la guerre de cent ans et était en ruine au 16ème siècle.
L’église paroissiale se trouvait à l’origine à Saint Pé Bas, seul subsiste le lieu-dit. Elle était connue, dès 1235, sous le vocable de Saint Pierre d’Aurignac ou Saint Pierre aux liens. Mais interdite à partir de 1771 en raison de son délabrement, elle fut abandonnée au profit de la
chapelle du château qui devint après le Concordat de 1802, l’église paroissiale.
Cette chapelle, très ancienne, connue sous le vocable de Saint Jacques, fut démontée et reconstruite en 1826 sur l’emplacement qu’elle occupe encore de nos jours.
Le clocher triangulaire de l’église comporte une cloche fondue en 1666. Est-ce un vestige de l’ancienne chapelle seigneuriale ou de l’ancienne église paroissiale ? Nul ne le sait.
Le Sud Ouest connaît un développement exceptionnel du clocher-mur. C’est pourquoi ils sont si présents chez nous. Vous en verrez sur les églises d’Estillac, Saint Lary, Notre Dame de La Plagne (cimetière de Lamontjoie), Mourrens, Goulard, Daubèze. Le clocher-mur est le plus souvent triangulaire. Cependant, on peut en trouver des droits appelés alors clochers-peignes.
A Roquefort, l’entrée de l’édifice est flanquée d’un caquetoir, sorte d'auvent fermé où les paroissiens se réunissaient pour bavarder, "caqueter" signifiant "bavarder". Celui-ci était très important car il permettait de se tenir informé dans un habitat rural éclaté. Mais c’est aussi un espace de transition qui permet de passer d’un espace profane à un espace religieux en se préparant au recueillement. Il y en a un à l’église d’Estillac et un à l’église de Brimont.
Tout près de l’église se trouve une croix de mission en pierre portant la date de 1827 et sur laquelle on peut voir d’un côté un calice surmonté d’une hostie et de l’autre un ciboire fermé (cliquez sur les photos ci-dessous pour les voir intégralement) . Cette croix est contemporaine de la reconstruction de l’église. Il semble donc que l’on ait voulu donner une large place à l’eucharistie dans cet édifice.
Roquefort se trouvant sur un chemin annexe de Saint Jacques de Compostelle et l’ancienne chapelle du château lui étant dédiée, c’est tout naturellement qu’il en devint le saint patron.
D’ailleurs, l’église actuelle n’est pas orientée plein EST comme c’est la règle ; l’EST représentant la résurrection du Christ, la Jérusalem céleste. La religion chrétienne n’est pas une religion de lieu comme les autres religions monothéistes mais une religion de sens.
Elle est orientée NORD-EST. Or au Nord-Est, se trouve Le Puy en Velay, départ des grands itinéraires jacquaires. Ceci expliquant peut-être cela !