Dans le chœur, le retable provenant de l'ancien prieuré de Paravis (ordre de Fontevrault) commandé à Innocent Cochoy, menuisier natif de Paris, et à Gaspard Dousset, sculpteur originaire de Verdun, le 18 avril 1629 par Françoise de Bouzet de Roquépine, prieure du Paravis.
D’inspiration baroque espagnol, il fut doré en 1647 par Pierre Launet, doreur à Agen. Vendu en 1795 comme bien national à un nommé Fontanié de Feugarolles, il fut ensuite acheté par le curé de Lamontjoie en 1801.
Ce retable se compose de deux avant corps reliés par une frise au-dessus de laquelle s’élève un édicule plus petit qui sert de couronnement.Deux piédestaux élevés avec base et corniche, soutiennent les grandes colonnes de chaque côté.
Leur dé est orné d’un petit bas-relief représentant une vertu cardinale
La justice avec une épée dans la main droite et la balance dans la gauche
La tempérance, versant le contenu d’un vase dans un autre vase
( savoir mettre de l'eau dans son vin! )
La prudence, cheveux aux vents, tenant dans sa main droite un serpent qui s’enroule autour de son bras et dans sa main gauche un miroir.
La force, casquée, le corps vêtu d’une armure et entourant de ses bras une colonne.
Le fût des colonnes est couvert pour partie de rameaux de vigne et d’olivier s’enroulant en spirale et de cannelures pour le reste.
Les chapiteaux soutiennent l’entablement dont la frise est ornée d’une tête d’ange et de grosses fleurs.Sur les corniches que portent huit modillons feuillagés, repose un fronton courbe, interrompu pour faire place à deux statues de saints.
l’un représente un religieux en habit de chœur avec un cœur enflammé à la main droite. Peut-être Robert d’Arbrissel dit « Monsieur de Saint Cœur », fondateur de Fontevrault.
L’autre, à droite, un prêtre en surplis aux manches larges et à collet montant, les bras croisés sur la poitrine
De chaque côté, des anges aux ailes déployées, couchés sur les rampants.
Entre les grandes colonnes, des niches à coquille, abritent deux statues. Celle de droite représente Saint Jean tenant un calice d’où sort un petit dragon (miracle d’Ephèse).
L’autre représente Saint Benoit appuyé sur la crosse abbatiale
Le couronnement se compose de deux colonnes supportant un fronton courbe dont le tympan s’orne du Père Eternel. La niche qui s’ouvre entre les colonnes, renferme une statue de la vierge tenant l’enfant Jésus dans ses bras
Au centre de ce retable, un tableau d’Antoine Barthélémy, daté de 1635, représentant la crucifixion du Christ.
Il est entouré de Marie sa mère, debout et vêtue du manteau bleu, de Marie Madeleine à genoux au pied du Christ et lui embrassant les pieds, à sa gauche, Saint Jean.
Sur le devant de l’autel le Christ entouré des 4 évangélistes.
Le Christ
On retrouve ces monogrammes dans l’église de Laplagne
A gauche, près du chœur, la chapelle dédiée à Saint Joseph
On peut y admirer:
* Une très belle statue de Saint Joseph, pleine de tendresse, où l’enfant Jésus endormi, repose en toute confiance sur le cœur de Saint Joseph. On peut voir le même style de statue dans la cathédrale d’Agen.
* deux tableaux représentant l’un une mère abbesse et l’autre un père abbé. Sûrement la supérieure du couvent des clarisses et le supérieur du couvent des cordeliers de Lamontjoie.
*Sur l’autel de marbre gris un pélican, ailes déployé qui nourrit ses petits. Le pélican est le symbole de l'amour paternel, la fable voulant qu'il s'ouvre la poitrine avec son bec pour nourrir ses petits de son sang; c'est la raison pour laquelle l'iconographie chrétienne en a fait un symbole du Christ et tout particulièrement un symbole eucharistique ; le Christ se donnant à manger.
Ensuite, vient la chapelle du Sacré Cœur
où l’on peut voir un tableau offert par l’empereur Napoléon III en 1864
Et enfin près du portail à gauche, la chapelle du monument aux morts
Dans cette chapelle on peut y voir aussi un tableau représentant le roi agenouillé devant la croix et la couronne d’épines. Au-dessous on peut lire la phrase Servire Deo Regnare est, Servir Dieu c’est régner.
En 1851, le clocher menace ruine. Il fut reconstruit de 1901 à 1903 (hauteur 22 m), l’ancien clocher s’étant effondré à la fin du 19ème siècle.
Sur sa façade moderne on peut voir
*les lettres Alpha et Oméga entrelacées à moins que ce ne soit les lettres A et M pour Avé Maria en souvenir de Notre Dame de Laplagne, première église paroissiale.
*Une statue de Saint Louis
(moulage du Saint Louis de Mainneville) installée en 1971
Photos: Louis-Michel Grévent Texte: Ghislaine Durovray
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