Notre Dame de Goulard,
Elle était, autrefois, l’église principale d’une paroisse dont le territoire est partagé au début du XIXe siècle entre la commune de Sainte-Colombe et celle de Brax
L’église de Goulard n’est pas mentionnée avant le début du XIVe siècle. Elle apparaît au IVème siècle sous le vocable de saint Orens, évêque d’Auch fêté le 1er mai, ou de saint Martin en fonction des documents. Elle est rattachée jusqu’au début du XVIIe siècle au chapitre de Roncevaux de Navarre. En 1625, elle appartient au chapitre de Saint-Sernin de Toulouse. Elle est alors une cure du diocèse de Condom et de l’archiprêtré du Bruilhois. Ce titre lui est enlevé à la Révolution. En 1808, la paroisse de Goulard est supprimée et son église est attachée comme oratoire à Brax.
L’église, placée de nos jours sous le vocable de Notre-Dame, est un édifice roman dont la construction remonte au XIIe siècle.
Elle est bâtie sur un plan rectangulaire : une nef unique précédée à l’ouest d’une façade surmontée d’un pignon triangulaire à deux arcades et terminée à l’est par un chevet plat moins large que la nef. Seul le chevet est voûté en berceau brisé, la nef étant simplement lambrissée. Le voûtement de la nef date de l’époque moderne..
La façade occidentale est construite en petit appareil de pierres cubiques qui paraît dater, selon l’historien Georges Tholin, de l’époque antique. Il est possible que l’église soit élevée sur l’emplacement d’un édifice gallo-romain, en remployant les matériaux de construction. Les murs de clôture de la nef comme ceux du chevet sont bâtis avec une alternance de pierre et d’assises de brique. Les murs du chevet sont soutenus par quatre contreforts plats dont l’un, au sud-est, est renforcé à une période postérieure à la construction de l’église.
En 1992, la mairie entreprend des travaux complémentaires sur l’église : elle est entièrement crépie et les contreforts sont consolidés.
La fenêtre du chœur fut dans un premier temps rétrécie puis obturée et transformée en niche. Sur le portail de la table de communion on peut lire E. S. 1853. Sûrement la date de sa mise en place et les initiales de la famille l'ayant offerte.
Au XIIIe siècle, Goulard possédait un hôpital appartenant aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem ayant la tâche d’héberger et de défendre les pèlerins en voyage vers St Jacques de Compostelle puis plus tard de s’occuper des lépreux.
Elle possède quelques éléments de décors (clefs de voûte et chapiteaux) très intéressants.
clef de voûte où l’on peut apercevoir un canon et 6 boulets ainsi qu’une ancre et une étoile.
clef de voûte avec un blason surmonté d’une couronne et comportant un croissant de lune et un vase.
clef de voûte avec un blason surmonté d’une mitre donc d’un évêque comportant deux lions juste à l’entrée du chœur.
cul de lampe à gauche du chœur composé de feuilles de lierres symbole d'éternité.
cul de lampe à droite du chœur composé de feuilles rondes
divers chapiteaux et culs de lampes composés de décors végétaux (feuilles et fleurs)
Quelques statues composent le mobilier :
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte face (Thérèse de Lisieux)
Sacré Cœur. Le Christ porte sur son manteau rouge un liseré doré décoré de raisins. Le raisin est un symbole eucharistique. Il rappelle sa passion comme le raisin foulé et pressé.
Sur le socle est écrit Venez à moi. «Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu’il en donne davantage. .. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.» Jean, 15, 1-8
Notre Dame de Lourdes couronnée marchant sur des épines rappelant sûrement l’églantier de la grotte. Il est écrit dessous « Je suis l’immaculée conception », vocable sous lequel elle s’est présentée à Bernadette.
Saint Joseph vêtu de bleu et portant dans sa main une fleur de lys, symbole de pureté. Sur le socle sont notées les initiales S et J enlacées
On trouve aussi :
un tableau représentant la crucifixion. Ce style de tableau est très présent avec des variantes dans plusieurs églises du secteur : Aubiac, Lamontjoie, Mourrens. Mais à la différence des autres, il n’y a qu’une seule personne au pied de la croix.
Cette femme agenouillée, vêtue d’une robe blanche et d’un manteau bleu, levant les yeux au ciel tient la jambe gauche de Jésus avec sa main gauche. Elle représente très certainement Marie, sa mère. Au pied de la croix, on peut voir un crâne. « Jésus,portant lui-même la croix, vint au lieu qu'on appelle Crâne, en hébreu Golgotha ». (Jean 19,17) «Quand ils furent arrivés au lieu appelé Crâne» (Luc23:33). Ainsi, la présence du crâne rappelle le lieu de supplice du Christ. Cependant, une légende affirme que le crâne d'Adam aurait été enterré à cet endroit. Comment dans ce cas-là ne pas voir une référence au nouvel Adam et à la nouvelle Eve tels que sont souvent présentés Marie et Jésus. Au loin, on peut voir les remparts de Jérusalem, rappelant que le Christ a été crucifié à l’extérieur de la ville.
un baptistère ou plus exactement une cuve baptismale car il n'y a pas de trou permettant l'écoulement de l'eau.
Ce petit hameau, en septembre, organise les « goulardises », une fête réunissant l’ensemble des associations de la commune. Autrefois, une messe y était célébrée en mai et à la Toussaint.
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Bibliographie
- Notice sur la Vicomté du Bruilhois, Jean François Bladé
- Sainte Colombe en Bruilhois, Commandant Labouche
- Sainte Colombe en Bruilhois, les Amis de Buzet
- Le Bruilhois, quelques aspects de son histoire, Revue de l’Agenais, 1994
- Bouillet l VII P-714 Recueil de Montreuil Miroir Historia, Durengues
- Notes de l’Abbé Tholin
Photos : Ghislaine Durovray, Office Tourisme Sérignac, Louis-Michel Grévent.
Texte: Ghislaine Durovray
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