Pendant 8 jours nous avons cheminé avec Jésus...
Les Rameaux
À Roquefort comme à Moirax, ce fut une cérémonie très suivie. Une première partie joyeuse, vécue sur le parvis, rappelait l’entrée triomphante de Jésus à Jérusalem.
La semaine sainte s'ouvre dans l'allégresse. Avec la foule, nous acclamons Jésus, roi sans richesse et sans arme, humblement monté sur un âne.
La seconde partie, à l’intérieur de l’église, laissait place à la tristesse avec la lecture de la Passion. 2 temps différents mais aussi une foule plurielle (l’évangéliste d’ailleurs parle de foules au pluriel) agissant de manière différenciée : certains étendent leurs manteaux, d’autres coupent des branches, certains sont devant, d’autres suivent, les pratiquants réguliers et ceux qui ne viennent que pour les grandes occasions. Ces foules pourtant différentes se trouvent réunies dans un même élan de foi et d’espérance.
La messe chrismale
(du grec chrisma, huile) qui eut lieu à la Cathédrale d’Agen rassembla les diverses paroisses du diocèse. Les groupes bibliques qui sont au nombre de deux sur notre paroisse étaient particulièrement mis à l’honneur. C’est lors de cette messe que sont renouvelées les promesses sacerdotales et diaconales.
Au cours de cette messe, le Saint Chrême qui sera utilisé cette année est consacré. Il servira à l’accueil des nouveaux baptisés, au sacrement de la confirmation et à l’ordination des nouveaux prêtres. L’évêque bénit ensuite l’huile des malades et l’huile des catéchumènes.
La Sainte Cène
se déroula le jeudi à Estillac. Ce fut une belle cérémonie avec beaucoup d’enfants, très vivante, un repas de fête, une fête familiale.
Des explications fort intéressantes furent fournies par un dialogue entre Michel Teytau, le diacre, et Pauline comme une discussion intime entre une petite fille et son grand père.
Le lavement des pieds fut aussi un temps fort de cette célébration où 12 personnes, de tout âge et de toute condition, se sont prêtées au jeu.
. 4 futurs baptisés expliquèrent pourquoi ils ont choisi de s’engager après Jésus et 8 personnes portaient un panneau où était indiqué d’un côté une situation négative (échec, harcèlement, solitude,…) et de l’autre une situation positive (réussite, visite, entraide,..) qui était découverte après le lavement des pieds
La prière silencieuse, rythmée par des refrains, à la fin, permit à tous de vivre un temps de recueillement et d’intériorisation et de faire à nouveau l’expérience d’une joie (repas de fête) mêlée de tristesse (veille dans le silence comme Jésus à Gethsémani : « Mon âme est triste à en mourir »)
Célébrons l'alliance nouvelle pour en vivre avec Jésus chaque jour, en aimant comme lui jusqu'au bout, "jusqu'à l'extrême" lui qui est allé jusqu'au don de sa propre vie.
Le chemin de croix
fut aussi particulièrement suivi dans les divers villages rassemblant souvent plus d’une dizaine de personnes de tout âge.
La Passion,
à Aubiac, fut suivie par moins de monde (une cinquantaine de personnes) mais a été particulièrement priante.
L'office du Vendredi Saint, appelé « célébration de la Passion du Seigneur », est centré sur la proclamation du récit de la Passion (Évangile selon saint Jean). C'est un modèle de la prière liturgique : longue liturgie de la Parole, suivie d'une intercession universelle signifiant que le Christ a donné sa vie pour tous les hommes, croyants ou non croyants, frères aînés juifs, frères musulmans, chefs d'État et responsables politiques... C'est le modèle de toute prière vraiment « universelle ». Après avoir vénéré la croix, les fidèles sont invités à s'unir au Christ par la communion.
"Aujourd'hui, c'est dans le silence que nous entrons en célébration pour mieux nous unir aux souffrances du Christ qui donne sa vie par amour pour tous les hommes et toutes les femmes...
"jésus méprisé, abandonné de tous, semblable au lépreux dont on se détourne..."
Ce soir avec Marie faisons silence pour entendre le silence de Dieu, ouvrons notre coeur à la dimension du monde..."
Le Père Oliver proposa 2 phrases à notre méditation: « j’ai soif » et « Tout est accompli »
De quoi as-tu soif Seigneur ? La réponse se trouve sûrement en chacun d’entre nous.
Tout est accompli ! Pour toi mais pas pour nous !
La veillée pascale
Cette année, la Paroisse de Sainte Bernadette en Bruilhois a voulu vivre Pâques autrement et a concocté un programme inhabituel qui pouvait surprendre voire déstabiliser les croyants ordinaires. Il n’en fut rien ! L’église de Sainte Colombe était pleine et la moitié soit environ 70 personnes se sont retrouvées le dimanche pour la célébration de l’aurore à 6H du matin.
Il y a, tout au long de la Vigile pascale, un mouvement, une marche, un itinéraire, un chemin parcouru, de la porte franchie jusqu'à l'envoi en mission.
La marche de Carême a commencé avec les Cendres et elle s’est achevée avec le feu nouveau allumé près de la fontaine du Rou. De l’eau y fut puisée afin de servir lors de la liturgie baptismale
Mais ce lieu qui est le lieu du fondement du village de Sainte Colombe d’après la légende, donne aussi une autre coloration à la fête de la Résurrection puisque c’est ici qu’aurait été égorgée une jeune fille nommée Colombe. Un lieu de mort donc qui est devenu un lieu de fondation, un lieu de vie.
Au début de la célébration, il faisait encore jour mais c’est dans la nuit que tous se sont élancés vers l’église, flambeaux en main. Même la douceur de la nuit ajoutait à l’étrangeté de cette nuit qui, pour les croyants, est à nulle autre pareille.
La montée vers l’église en passant par le porche, le Rivelin comme ils l’appellent ici, n’est pas sans rappeler l’arche d’Alliance, ainsi que l’entrée dans le tombeau vide que la Résurrection rendra à la lumière, nous invitant à regarder différemment les changements dans nos vies, nos manques,….
La reproduction du tombeau devant l’autel nous rappelle que toute eucharistie est enracinée dans la mort et la résurrection du Christ et n’est pas sans rappeler le magnifique vitrail de la Résurrection visible dans l’église. La célébration de la Parole qui suivit nous permit d’entendre des textes fondateurs, de la Genèse aux Prophètes en passant par l’Exode et l’Exil. L’histoire d’un peuple en marche !
Notre nuit s’est illuminée : Saintes femmes et disciples en marche vers le tombeau...
Messe de l'aube de la Résurrection
la lumière a jaillie dans la nuit. La vie a jaillit du tombeau ouvert.
Christ est ressucité ! Christ est vraiment ressucité !
Au petit matin, les participants furent invités à quitter l’église comme Marie Madeleine fut invitée à quitter le tombeau vide et à chercher le Christ ailleurs. Et c’est ainsi que nous repartîmes vers le lieu de l’Amandier. Ce lieu de jeu, de récréation, de re-création. Du vide du tombeau va naître l’espérance d’une vie nouvelle.
Malheureusement, si le jour pointait déjà, le soleil était voilé par des nuages. Ce qui permit au Père Moran de faire un rapprochement avec les nuages qui parfois traversent et obscurcissent notre vie nous empêchant de percevoir les signes de la présence du Christ dans nos vies.
La célébration s’est terminée par un moment convivial autour de chocolatines, croissants, jus de fruits, café et chocolat chaud.
Vraiment cette fête fut une fête à nulle autre pareille, gageons qu’il y en aura sûrement d’autres.
La messe de la Résurrection, à Roquefort, le dimanche matin, regroupa autant de personnes que les Rameaux.
Le Père Oliver nous rappela que dans l’évangile de Jean, deux questions se rejoignent « QUE cherchez vous ? » et QUI cherches tu ? » entraînant un déplacement du Que vers le Qui, du Vous vers le Tu, du sens de la vie avec la recherche du bonheur à une relation plus intime avec le Christ.
Photos : Louis-Michel GREVENT Texte: Ghislaine DUROVRAY
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