"Je l’avise et il m’avise"
Le 18 juin, pour la fête du Corps et du Sang du Christ, nous avons participé à une célébration de la Parole un peu différente des précédentes.
Compte tenu de la fête du Saint Sacrement et avec l’accord de notre évêque, exceptionnellement, nous avons communié lors de cette célébration
Il est aussi apparu important de vivre un temps d’Adoration et de prière silencieuse pour comprendre le sens de la Présence Réelle dans nos vies et dans celle de l’Église.
Ce moment-là a sûrement rappelé, aux plus anciens, le Salut du Saint Sacrement. Cette forme de piété remontait au moyen âge, à une époque où les fidèles communiaient très rarement. On avait alors l'habitude d'exposer l'Hostie consacrée, à la fin de la messe.
Le concile Vatican II a voulu revenir à une conception différente de l'Eucharistie pour signifier que Jésus n'est pas "prisonnier du tabernacle ". Si le Christ est réellement présent dans le pain et le vin de l'eucharistie, il l’est aussi:
... Lors de la proclamation de la Parole
*Dans toute assemblée "réunie en son nom"
* Dans les sacrements
* Par son Esprit reçu lors de notre baptême
...Dans la personne du ministre qui officie
Nous vivrons éternellement si nous “mangeons de ce pain-là”, c’est-à-dire la parole vivante de Dieu qui nous envoie dans le monde à la suite de son Fils. Faire mémoire du Christ ce n’est pas seulement recevoir son corps et son sang mais aussi se mettre en marche, sortir, s’ouvrir aux autres… « pour donner à manger à la foule d’aujourd’hui » nous dit le pape François. Le partage eucharistique doit nous amener à plus de fraternité car, toute nourriture est d’abord faite pour être distribuée, et il n’est de “pain vivant” que rompu et donné.
Cette célébration nous a permis de prendre conscience de l’importance de l’Eucharistie dans nos vies, de cette nécessité d’être artisan d’unité dans nos communautés et avec tous ceux qui partagent notre quotidien.
Ayons la foi de ce paroissien d'Ars qui nous a été rappelée. Il passait de longues heures au fond de l'église et répondait invariablement à ceux qui s’en étonnaient: « Je l’avise et il m’avise ». Cette foi du charbonnier peut apparaître simple voire simpliste, mais est en réalité d’une très grande profondeur quand nous nous intéressons à la définition du verbe aviser. Aviser ce n’est pas seulement voir mais aussi et surtout informer l’autre de ce que nous vivons et prendre conscience de la réalité de l’Autre.
Photos: Louis-Michel Grevent Texte: Ghislaine DUROVRAY
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