Au cœur du cimetière, on trouve une petite chapelle, l’église de Laplagne dont la construction remonterait aux alentours de l’an 1000 soit bien avant la fondation de la bastide de Lamontjoie.Cette dernière est l’ancienne église paroissiale délaissée au profit de l’église Saint Louis. Elle n’en continua pas moins à attirer la foule des pèlerins jusqu’en 1680, année où le Saint Sacrement fut ramené à l’église Saint Louis. Notre Dame de Laplagne était en effet réputée pour guérir tous les maux. En 1622, Jean de Bouzet, seigneur de Marin et frère de Charles du Bouzet, prêtre de l’époque, fut miraculeusement guéri. En 1639, elle fut aussi le siège d’une confrérie pieuse.
Elle fut reconstruite au milieu du 17ème siècle. La date de 1652 gravée au fronton de son portail en atteste. La cloche actuelle fut baptisée sous le nom de Marie Anne le 25 août 1948. Son parrain n’est autre que Joseph Dupouy, le petit fils de Marie Lapeyre qui pendant la Révolution sauva les reliques de saint Louis.
A l’intérieur, sur son plafond à l’italienne en bois peint, on peut voir les symboles des 3 vertus théologales :
la foi représentée par la croix
l’espérance par l’ancre
et la charité par le cœur.
Le cœur flammé surmonté d’une croix est en fait une reproduction du Sacré Cœur de Jésus qui a porté la charité à son comble en donnant sa vie pour sauver les hommes. « Je suis venu apporter un feu nouveau sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » (Luc12, 49)
On y trouve aussi en clef de voûte le monogramme de la Vierge A et M qui sont le début de la prière du Je vous salue Marie en latin
et la phrase « Domine dilexidecoremdomustuae » qui est le verset 8 du psaume 25 et qui signifie « seigneur, j’ai aimé la splendeur de votre maison ».
peut-être que cette dernière devrait nous inciter à prendre davantage soin de cette chapelle au charme indéniable.
Sur l’autel, on peut voir les lettres IHS.Le monogramme IHS est l’un des plus anciens symboles chrétiens.Il est une abréviation du nom de « Jésus » en grec. Lorsque le latin devint la langue dominante du christianisme le monogramme fut mal compris, le êta grec (en majuscule), étant identique à la lettre latine H. Le monogramme devint I.H.S. et interprété librement comme signifiant IESUS, HOMINUM SALVATOR (« Jésus, Sauveur des hommes »).Au xve siècle, les Franciscains encouragèrent la dévotion au nom de Jésus et utilisèrent à nouveau le monogramme IHS comme signifiant simplement Jésus. En particulier Bernardin de Sienne (1380-1444), un éloquent prédicateur franciscain, utilisait beaucoup le monogramme dans sa prédication et montrait aux foules un tableau peint sur bois sur lequel le symbole IHS, ou YHS en lettres gothiques, figurait au cœur d'un soleil. Ce symbole du Christ a ensuite eu une immense diffusion.
Photos: Ghislaine Durovray - Louis-Michel Grévent texte: Ghislaine Durovray
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