Célébration du jeudi saint le 14 avril 2022 à Sérignac
Pour l’occasion, une grande table avait été dressée. Dessus, 13 bougies dont 12 étaient allumées, symbolisaient le Christ entouré de ses disciples. Du pain et du vin furent posés sur la table et du vin versé dans le verre représentant le Christ
De suite après, un dialogue s’est instauré entre des enfants et une catéchiste.
Pourquoi sommes-nous venus à l’église ? Un soir ? En semaine ?
Qu’est qui s’est passé de si important ? Que fêtons-nous ?
Pourquoi des pains sans levain ? Pourquoi le pain ? Le vin ? Le lavement des pieds ?
Autant de questions qui permirent de retrouver le sens de cette célébration particulière.
Lors de son homélie, le père insista sur les 3 point essentiels du jeudi saint :
- Le sacrement de l’ordre
Ce soir-là, l’Église commémore le moment où le Christ a institué l’eucharistie et le sacerdoce par ces mots : « Faites ceci en mémoire de moi. » Après sa mort et sa résurrection les chrétiens vont en effet se réunir en cachette dans des maisons - ou dans certaines synagogues qui avaient reconnu en lui le «messie» attendu par le peuple juif - pour reproduire ce dernier repas.Désormais, à chaque messe, le prêtre dit, en la personne du Christ, les paroles mêmes de Jésus. Aussi, le soir du Jeudi saint, chaque prêtre revit-il la fête de l’institution de sa propre ordination sacerdotale.
- L’institution de l’eucharistie
Ce dernier repas est véritablement le fondement de l’Eglise. C’est dans le cadre même d’un repas juif que le Christ a institué le repas de la nouvelle Alliance. Il part d’un rite préexistant — fraction du pain, coupe de bénédiction — auxquels il donne un sens nouveau. La prière de la consécration est en effet reprise de la prière de bénédiction sur le pain et le vin que le président avait coutume de faire au cours du repas. Ses apôtres ne s’y trompent pas qui, dès le début de l’Église, se réunissent avec les baptisés pour célébrer, non plus le repas des Juifs, mais la « fraction du pain », nom par lequel ils désignaient ce que nous appelons de nos jours Messe ou Eucharistie.
- Le sens du service
On en trouve des exemples dans la plus haute Antiquité, puisqu'alors on marchait les pieds nus ou chaussés de simples sandales : un hôte fournissait l'eau et un serviteur pour laver les pieds des invités, geste honorifique.
Cette coutume est mentionnée à plusieurs endroits dans l'Ancien Testament. Dans la Genèse, Abraham organise le lavement des pieds des voyageurs qu’il reçoit et Joseph celui de ses frères lors de leur réconciliation en Égypte. C'est aussi le geste de la femme oignant les pieds du Christ de parfum chez Simon auquel Jésus fait remarquer qu'il a omis de respecter cette coutume honorifique.
Ce geste du lavement des pieds était effectué par les serviteurs ou les esclaves. Dieu venant sur la terre dans la personne du Christ prend ainsi la condition d’esclave, de serviteur. Il montre ainsi l'exemple de l'humilité et l'abaissement qu'il a enseignés à ses disciples : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur : Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé.» (Matthieu 23:12.). Enfin, ce geste symbolise l'amour mutuel que les disciples ont les uns pour les autres, dans la nouvelle alliance et la doctrine chrétienne, c'est-à-dire ce que l'on appelle le commandement nouveau : « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi qui suis votre Seigneur et votre Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. Je vous ai donné l’exemple, afin que, pensant à ce que je vous ai fait, vous fassiez aussi de même ».
La célébration s’est terminée dans le silence de la nuit et de l’adoration eucharistique
Photos: Louis-Michel Grévent Texte: Ghislaine Durovray